Notre chemin avec les méthodes naturelles, avec un détour par la pilule,et pourquoi nous y avons renoncé pour mieux rechoisir les méthodes naturelles.

Nous avions décidé de ne pas avoir de relations sexuelles avant notre mariage. Ce n’était pas facile, ce fut un combat mais cela avait un sens pour nous : attendre pour nous donner totalement à notre mariage, et ainsi mieux nous aimer.
Nous avions entendu parler des méthodes de régulation naturelles des naissances et notamment, lors de notre retraite de fiançailles où elles nous ont été présentées. Je me rappelle très bien m’être fait cette réflexion : « ils nous parlent déjà d’abstinence pendant le mariage, alors que c’est ce que nous vivons et que c’est très long ! »
Mais nous avons fait confiance à l'Église et avons décidé de les vivre. Nous nous sommes formés à leur pratique, lors d’un week-end pour couples. Mais en même temps nous avions un fort désir d’enfant. Nous n’étions pas très rigoureux, nous prenions des libertés avec la méthode. Quelquefois on se disait « cela devrait aller ! ». Nous avons eu quelques frayeurs ! Mais c’était l’époque où nous souhaitions avoir des enfants, une famille nombreuse, nous nous étions dit 5, espacés de 2 ou 3 ans. Ce n’était pas très grave si un enfant arrivait un peu plus tôt que prévu !
Puis notre 5ème a été conçu quand la 4ème avait 8 mois. Et là au début, nous avons eu du mal à l’accepter. Ensuite, nous l’avons attendu dans la joie. Mais j’étais très fatiguée et j’ai dû rester allongée pendant 3 mois de la grossesse. Et quand Theo est né, nous ne nous sommes pas sentis le courage de recommencer à pratiquer les méthodes naturelles. Surtout moi ! Alors j’ai pris la pilule. Mais très vite je me suis rendue compte qu’il n’y avait plus du tout de discussion entre nous deux sur notre manière de vivre notre sexualité, de nous aimer. Avant nous l’abordions, et régulièrement, car le fait de pratiquer les méthodes naturelles nous amenait à aborder ce sujet. Là, nous n’en parlions plus.
Et tout geste de tendresse de Patrick me pesait car je l’interprétais : il veut qu’on vive une relation sexuelle. En effet, on pouvait toujours s’unir ! Il n’y avait pas de temps d’abstinence.
La tendresse gratuite me manquait, nos discussions me manquaient. J’avais l’impression que notre relation avait changé. Et en plus je me disais que je ne faisais plus confiance au Seigneur, à l'Église ! Au bout de 6 mois, j’en ai parlé à un prêtre qui nous a encouragés à reprendre les méthodes naturelles. En en parlant avec Patrick, nous avons donc décidé de recommencer. Mais il n’était pas question d’avoir un enfant pour l’instant : physiquement et psychologiquement, nous ne pouvions plus.
Alors nous avons décidé d’être très rigoureux. Pour cela, nous nous sommes bien complétés. Patrick est beaucoup plus rigoureux que moi. Si je ne m’étais pas observée ou si j’hésitais, alors il me disait : on s’abstient. Petit à petit, nous avons pris plus d’assurance, moi apprenant à mieux m’observer et ensemble, à être plus rigoureux. C’est ce que nous vivons depuis. Ce n’est pas toujours facile, notamment le temps d’abstinence. Mais notre amour grandit et s’approfondit avec ces méthodes : nos discussions, la tendresse, le respect en font partis.

Nous sommes partis en Afrique deux ans : là, auprès de couples africains, j’ai vu comme la pratique de ces méthodes pouvait changer la relation dans un couple, apportant le respect de chacun des conjoints, le dialogue…Comme ces méthodes pouvaient être au service de la dignité des époux, homme et femme, dans une culture de la prédominance de l’homme sur la femme! et en rentrant en France j’ai désiré me former comme monitrice.
Puis le désir d’enfant est revenu. Pourquoi pas accueillir un autre enfant ? C’était à nouveau une possibilité. Nous en avons beaucoup discuté : notre âge et l’écart d’âge avec les autres enfants étaient à prendre en compte. Nous avons choisi d'accueillir à nouveau la vie! Cela a pris un peu de temps, et il y a 18 mois notre 6ème, Noémie, est arrivée pour la plus grande joie de tous.